Voilà le chapitre 3! Bon ok, il est pas génialement traduit mais il était tellement compliqué que j'ai eu la flemme de m'étendre dessus
L’expression « Tu trembles, carcasse ! » vient des traditions des pirates, qui aiment à utiliser des expressions intéressantes presque autant que de sauter sur les bateaux d’autres personnes et de voler leurs biens. C’est une expression d’extrême stupéfaction, utilisée dans des circonstances telles que quand quelqu’un sent que ses os, ou sa carcasse, tremblent. Je n’ai pas utilisé cette expression depuis une nuit orageuse où il était nécessaire de se faire passer pour un pirate qui utilisait une expression d’extrême stupéfaction, mais quand le Capitaine Widdershins dit aux orphelins Baudelaire où le
Queequeg allait et ce qu’il recherchait, ce fut une parfaite occasion de crier ces mots.
« ― Tu trembles, carcasse ! cria Prunille
― Carcasse ! répéta le capitaine en criant. Les Baudelaires pratiquent donc la piraterie ? Ouep ! Mon dieu ! Si vos parents savaient que vous voliez les trésors des autres ―
― Nous ne sommes pas des pirates, Capitaine Widdershins, dit Violette précipitamment. Prunille ne fait qu’utiliser une expression qu’elle a entendue dans un vieux film. Elle veut simplement dire qu’elle est étonnée.
― Etonnée ? Le capitaine fit les cent pas devant eux, son costume résistant à l’eau se froissant à chaque pas. Pensez-vous que le
Queequeg a emprunté ce chemin tortueux de la Frappée juste pour ma propre distraction ? Ouep ? Pensez-vous que je risquerais un si terrible danger simplement parce que je n’avais rien à faire d’autre de la journée ? Ouep ? Pensez-vous que ce soit une pure coïncidence que vous tombiez sur mon périscope ? Ouep ? Pensez-vous que mon uniforme me donne des rondeurs ? Ouep ? Pensez-vous que les membres de VDC resteraient assis à se tourner les pouces pendant que la vilenie du Comte Olaf parcourt le pays comme la croûte parcourt la garniture d’une tarte ? Ouep ?
― Vous nous cherchiez ? demanda Klaus avec stupéfaction. Il fut tenté de crier « Tu trembles, carcasse ! » comme sa sœur, mais il ne voulait pas alarmer le capitaine encore un peu plus.
― Oui, vous! cria le capitaine. Ouep! Et aussi le sucrier ! Ouep ! La justice ! Ouep ! Et la liberté ! Ouep ! Nous cherchons une opportunité de rendre le monde paisible ! Ouep ! Et sans risque! Ouep ! Et nous n’avons peut-être que jusqu’à Jeudi ! Ouep ! Nous sommes en grand danger! Ouep ! Donc au travail !
― Embobelinée! cria Prunille.
― Ma soeur est un peu confuse, dit Violette, et nous aussi, Capitaine Widdershins. Si nous pouvions juste nous arrêter une seconde, et entendre votre histoire depuis le début ―
― S’arrêter une seconde ? répéta le capitaine avec étonnement. Je viens juste d‘expliquer notre misérable situation, et tu me demander d’hésiter ? Ma chère, rappelle toi ma philosophie personnelle ! Ouep ! Celui ou celle qui hésite est perdu ! Maintenant remettons nous en marche ! »
Les enfants se regardèrent avec consternation. Ils ne voulaient pas se remettre en marche. Les orphelins Baudelaires sentaient qu’ils étaient presque constamment en marche depuis ce terrible jour à la plage, où leurs vies avaient été mises en sens dessus dessous. Ils avaient déménagé chez le Comte Olaf, et puis dans les maisons de beaucoup de tuteurs. Ils s’étaient échappés d’un village dans lequel on intentait de les brûler au bûcher, et ils s’étaient enfuis vers un hôpital où les flammes crépitaient autour d’eux. Ils avaient emménagé dans l’arrière-pays tassés dans le coffre de la voiture du Comte Olaf, et ils s’étaient échappés de l’arrière-pays déguisés. Ils avaient escaladé les Monts Mainmorte dans l’espoir de trouver l’un de leurs parents, et ils avaient descendu les Monts Mainmorte en pensant qu’ils ne reverraient plus jamais leurs parents, et maintenant, dans un minuscule sous-marin, dans la Frappée, ils voulaient arrêter de bouger, juste pour un rien de temps, et recevoir des réponses aux questions qu’ils se posaient depuis que tout ce mouvement avait commencé.
« ― Beau-père, dit Fiona doucement, pourquoi ne démarres-tu pas les machines du
Queequeg, et je vais montrer aux Baudelaires où sont les uniformes en trop ?
― Je suis le capitaine ! annonça le capitaine. Ouep ! C’est moi qui donne les ordres ici ! »
Puis il haussa les épaules, et loucha vers le plafond. Les Baudelaires remarquèrent pour la première fois qu’il y avait une échelle de corde qui courait le long du mur. Elle conduisait à un petit écueil, d’où les enfants pouvaient voir un large gouvernail, probablement fait pour diriger, et quelques leviers et interrupteurs rouillés qui étaient de conception Byzantine, une phrase qui signifie ici : « tellement compliqués que peut-être même Violette Baudelaire aurait eu des problèmes à les faire fonctionner. »
« ― Je m’ordonne moi-même de grimper à l’échelle, continua le capitaine un peu penaud, et de démarrer les machines du
Queequeg. »
Avec un dernier « Ouep ! », le capitaine commença à se hisser à travers le plafond, et les Baudelaires restèrent seuls avec Fiona et Phil.
« ― Vous devez être submergés, Baudelaires, dit Phil. Je me souviens le premier jour que j’ai passé à bord du
Queequeg ― la scierie Fleurbon-Laubaine semblait calme et paisible à côté !
― Phil, pourquoi n’apportes-tu pas du soda aux Baudelaires, pendant que je leur trouve des uniformes ? dit Fiona.
― Soda? dit Phil avec un coup d’œil nerveux vers le capitaine, qui était déjà à mi-chemin du haut de l’échelle. Nous sommes supposés garder le soda pour une occasion spéciale.
―
C’est une occasion spéciale, dit Fiona. Nous accueillons trois volontaires de plus à bord. Quel genre de soda préférez-vous, Baudelaires ?
― Tout sauf du persil, dit Violette, faisant référence à une boisson très appréciée d’Esmé d’Eschemizerre.
― Je vous apporte du jus de citron, dit Phil. Les marins devraient toujours s’assurer que leur système est plein de citrus. Je suis ravi de vous voir, les enfants. Vous savez, je ne serais pas ici si ce n’était pas pour vous. J’étais tellement horrifié après ce qui est arrivé à La Falotte que je ne pouvais rester à Fleurbon-Laubaine, et depuis ma vie a été une grande aventure !
― Je suis désolé que votre jambe ne se soit jamais guérie, dit Klaus, faisant référence au boitillement de Phil. Je n’avais pas réalisé que l’accident avec la machine à estampiller était si grave.
― Ce n’est pas pour ça que je boîte, dit Phil. J’ai été mordu par un requin la semaine dernière. C’était très douloureux, mais je suis plutôt chanceux. La plupart des gens n’ont jamais eu l’occasion d’approcher de si près un animal aussi mortel !
Les Baudelaires le regardèrent tandis qu’il boitillait en direction de la porte de la cuisine, sifflotant un air joyeux.
― Est-ce que Phil était toujours optimiste quand vous le connaissiez? demanda Fiona.
― Toujours, dit Violette, et ses cadets secouèrent la tête pour confirmer. Nous n’avons jamais connu quelqu’un qui puisse rester aussi gai, sans se soucier des choses terribles qui se passent autour de lui.
― Pour vous dire la vérité, parfois je trouve ça un peu fatiguant, dit Fiona, en ajustant ses lunettes triangulaires. Allons vous trouver des uniformes.
Les Baudelaires acquiescèrent, et suivirent Fiona hors du vestibule, dans le corridor.
― Je sais que vous avez beaucoup de questions, dit-elle, je vais donc essayer de vous dire tout ce que je sais. Mon beau-père pense que celui ou celle qui hésite est perdu, mais j’ai une philosophie personnelle plus prudente.
― Nous te serions très reconnaissants si tu pouvais répondre à quelques questions. Premièrement, comment savez-vous qui nous sommes ? Pourquoi nous cherchiez-vous ? Comment saviez vous où nous trouver ?
― Ca fait beaucoup de premièrement, dit Fiona avec un sourire. Je pense que vous, les Baudelaires, oubliez que vos exploits n’ont pas exactement été un secret. Presque tous les jours il y a eu une histoire vous concernant dans les journaux les plus populaires.
―
Le Petit Pointilleux ? demanda Violette. J’espère que vous n’avez pas cru les horribles mensonges qu’ils ont proférés à notre sujet.
― Bien sûr que non, dit Fiona. Mais même l’histoire la plus ridicule peut contenir un minuscule soupçon de vérité.
Le Petit Pointilleux a dit que vous avez assassiné un homme à Villeneuve-Des-Corbeaux, et puis mis le feu à la Clinique Heimlich et au Cirque Caligari. Nous savions bien sûr, que vous n’avez pas commis ces crimes, mais nous pouvions dire que vous aviez été là. Mon beau-père et moi avons supposé que vous avez trouvé la tache secrète sur la carte de Madame Lulu, et nous nous sommes dirigés vers le Quartier Général des VDC.
Klaus en eu le souffle coupé.
― Vous savez pour Madame Lulu, dit-il, et la tache codée ?
― Mon beau-père a enseigné ce code à Madame Lulu, expliqua Fiona, il y a très longtemps, quand ils étaient tous deux encore jeunes. Enfin, nous avons appris que le Q.G. avait été détruit, nous avons donc supposé que vous retourneriez en bas des montagnes. Alors j’ai construit un chemin pour que le
Queequeg puisse voyager jusqu’en bas, dans la Frappée.
― Vous avez traversé tout ce chemin, dit Klaus, rien que pour nous trouver ?
Fiona regarda ses pieds.
― Et bien, non, dit-elle. Vous n’étiez pas la seule chose que nous cherchions au Q.G. de VDC. L’une des nos Vraies Dépêches Communiquées aux volontaires nous a informé que le sucrier était là lui aussi.
― Décommuné? demanda Prunille.
― C’est quoi exactement, les Vraies Dépêches Communiquées aux volontaires ? traduisit Violette.
― Ce sont des moyens de communication, dit Fiona. C’est difficile pour les volontaires de se rencontrer, donc quand ils résolvent un mystère ils peuvent l’écrire sur un télégramme. De cette façon, les informations importantes circulent, et avant longtemps nos carnets d’accumulation seront pleins d’informations que nous utiliserons pour défaire nos ennemis. Un carnet d’accumulation est un ―
― Nous savons ce qu’est un carnet d’accumulation, dit Klaus, et il sortit son carnet bleu foncé de sa poche. J’en utilise un moi-même.
Fiona sourit, et tambourina de ses doigts gantés sur la couverture du carnet de Klaus.
― J’aurais du le deviner, dit-elle. Si tes sœurs veulent elles aussi commencer leur propre carnet, nous devrions en avoir quelques uns en stock. Tout est dans notre pièce d’approvisionnement.
― Alors nous allons remonter jusqu’aux ruines du Q.G., demanda Violette, pour prendre le sucrier ? Nous ne l’avons pas vu là-bas.
― Nous pensons que quelqu’un l’a jeté par la fenêtre, répondit Fiona, quand l’incendie a commencé. S’ils l’ont jeté de la cuisine, il aurait traversé la Frappée et le cycle de l’eau l’aurait conduit jusqu’en bas des montagnes. Nous étions entrain de voir s’il était au bas de la source lorsque nos sommes tombés sur vous trois.
― La source l’a probablement conduit bien plus loin que ça, dit Klaus en réfléchissant.
― Je pense aussi, approuva Fiona. J’espère que tu pourras découvrir son emplacement en étudiant les cartes marines de mon beau-père. Je n’arrive pas à me débrouiller avec elles.
― Je peux te montrer comment les lire, dit Klaus. Ce n’est pas difficile.
― C’est bien ce qui me fait peur, dit Fiona. Si ces cartes ne sont pas difficiles à lire, alors le Comte Olaf a peut-être une chance de trouver le sucrier avant nous. Mon beau-père dit que si le sucrier tombe entre ses mains, alors tous les efforts de tous les volontaires auront été faits en vain. »
Les Baudelaires acquiescèrent, et les quatre enfants avancèrent en silence dans le corridor. Le mot « en vain » est simplement une façon distinguée de dire « pour rien », et peu importe le mot que vous utilisez, puisqu’ils sont tous les deux aussi difficiles à admettre. Plus tard dans l’après-midi, par exemple, je vais entrer dans une large pièce pleine de sable, et si je ne trouve pas l’éprouvette que je recherche, il sera difficile d’admettre que j’ai examiné tout ce sable pour rien. Si vous insistez pour finir ce livre, vous trouverez difficile d’admettre, entre deux sanglots, que vous avez lu cette histoire en vain, et qu’il aurait été mieux de passer directement aux descriptions ennuyeuses du cycle de l’eau. Et les Baudelaires ne voulaient pas se trouver eux-mêmes admettant que tous leurs ennuis avaient été en vain, que toutes leurs aventures n’allaient rien apporter, et que leurs vies entières n’étaient que vain et rien, si le Comte Olaf s’arrangeait pour trouver ce crucial sucrier avant eux. Les trois enfants suivirent Fiona au bout du corridor et espérèrent que le temps qu’ils allaient passer à bord du
Queequeg ne serait pas un autre épisode terrifiant, qui s’achèverait avec plus de déception, de désillusionnement, et de désespoir.
Pour l’instant, cependant, l’épisode s’achevait devant une petite porte où Fiona s’arrêta et se retourna vers les Baudelaires.
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